L’obligation de prêter serment pour exercer la pharmacie remonte au XIIIe siècle dans certaines villes de France, notamment en Occitanie. Aujourd’hui encore, tout étudiant en pharmacie qui soutient sa thèse d’exercice prête le « serment de Galien » sur le modèle du serment d’Hippocrate des médecins. Mais quelles en sont les origines ? Qui est ce personnage, figure emblématique du monde médical et pharmaceutique ?
Claude Galien est un médecin majeur de l’Antiquité, dont l’influence s’étend aussi bien à la médecine qu’à la pharmacologie. Il entame ses études de médecine à 16 ans et devient notamment le médecin personnel de l’empereur romain Marc Aurèle. Considéré aujourd’hui comme l’un des pères fondateurs de la pharmacie, il a laissé une œuvre scientifique monumentale. Galien décrit notamment dans un catalogue plus de 400 plantes et 250 substances médicinales, en détaillant leur préparation, leur obtention et leur conservation. Ses écrits couvrent également l’anatomie, la physiologie et la thérapeutique, ce qui explique l’influence qu’il exerce encore aujourd’hui dans le domaine scientifique. En hommage à son apport majeur au monde du médicament, le prestigieux Prix de la Recherche pharmaceutique porte aujourd’hui son nom.
Depuis le Moyen Age et jusqu’au XVIIIème siècle, la profession d’apothicaire, encore soumise aux corporations et à l’autorité médicale, cherche à affirmer sa propre éthique en se détachant de l’image des épiciers, et à se doter d’un texte fondateur. Les apothicaires de Paris étaient par ailleurs, sous le règne du roi Philippe de Valois en 1336, tenus de “prêter serment devant les médecins de la Faculté de Paris”. Par ailleurs, les épiciers apothicaires de Montpellier prêtaient le « Serment des Especiadors » qui contient la promesse « d’exercer la profession bien et loyalement ».
Bien qu’aujourd’hui le serment utilisé est intitulé « Serment de Galien », ce dernier n’a pas été rédigé par Galien lui-même. Les premières versions connues sont postérieures aux serments médiévaux du XVIIème siècle, une des plus anciennes version étant le “Serment des apothicaires chrétiens et craignant Dieu”, publié en 1608 par le médecin français Jean de Renou.
De nos jours, bien que ce serment n’ait plus aucune valeur juridique et ait été remplacé par le « code de Déontologie Pharmaceutique » il conserve une importante valeur morale. La version modernisée que les étudiants utilisent aujourd’hui engage le futur pharmacien, devant ses pairs, à « respecter les valeurs de sa profession et à exercer au service de la santé publique » (ordre des pharmaciens.)
Sources :
- https://www.ordre.pharmacien.fr/l-ordre/le-code-de-deontologie2
- http://www.lequotidiendupharmacien.fr/archives/claude-galien-pere-de-la-pharmacie
- https://www.shp-asso.org/aihp/
- https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/39923/1/Forum%20carrières%20pharm%202008.pdf
Article rédigé par Alice DESBOURDES
Chargée d'affaires de Link4Pharma 2025-2026